Le virus herpès attaque la cornée de l'œil par sa surface (son épithélium) ; l'instillation de colorant permet de le révéler. Voici un exemplaire de primo-infection herpétique absolument parfait par son dessin typiquement dendritique :
herpès cornéen superficiel dendritique central



À fort grossissement, examinez comment ce virus rampant ronge l'épithélium de la cornée :

herpès cornéen superficiel dendritique à fort grossissement
Le trajet de l'infection explique pourquoi l'herpès et le serpent partagent la même étymologie : herpein, en grec, et serpere, en latin, signifient ramper ; l'herpétophobie n'est pas la peur irraisonnée de l'herpès, mais celle des serpents ! Cette photo très précise est due au Dr Yann Yhuel, que je remercie.


Cette kératite herpétique est strictement impossible à diagnostiquer sans microscope, tant la corrosion de l'épithélium (la surface) de l'œil par le virus est discrète. Ce monsieur était venu pour un œil légèrement rouge et photophobe (sensible à la lumière), qu'il avait baptisé "coup d'air" (moi, je ne sais pas ce que c'est, un "coup d'air" !) :
herpès cornéen superficiel dendritique microscopique
• le P signifie pupille (le trou noir central de l'iris), ici teintée en bleu par la lumière spéciale
• le S signifie sclère (synonyme de sclérotique), autrement dit le blanc de l'œil (teinté idem)
• en bas à droite, la "rivière" de colorant vert (fluorescéine) instillé dans l'œil pour révéler le diagnostic
• entre le S et le P, quatre petites attaques de la cornée (hublot transparent de l'œil) par le virus ; celle du milieu, qui ressemble à une étoile Mercedes, est la plus caricaturale avec sa géométrie fractale typique.


Un collyre ou une pommade corticoïde sur cette infection serait une catastrophe : ce serait comme jeter de l'essence sur du feu. Alors, la corrosion des dendrites (des ramifications) s'accentue, et leur confluence conduit à un ulcère -iatrogène- qualifié de "géographique", très difficile à traiter :
herpès cornéen superficiel géographique
Voici donc la démonstration que la prescription des corticoïdes locaux oculaires doit être strictement réservée au médecin ophtalmologue, qui seul possède un microscope de consultation (aussi appelé "lampe à fente").


herpès oculaire profond


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