Avant d'arriver à la rétine, les rayons lumineux traversent : la cornée, l'humeur aqueuse, le cristallin, et enfin le corps vitré. L'humeur aqueuse sert à nourrir et oxygéner le cristallin et la cornée, ces tissus n'étant pas vascularisés. Elle est produite en permanence par de petites glandes situées juste derrière le tour de l'iris, appelées les "procès ciliaires", et s'évacue par un drain naturel situé juste devant la base de l'iris. On comprend donc que l'humeur aqueuse emprunte un petit circuit qui passe par la pupille (le trou au milieu de l'iris). Normalement, l'évacuation se fait facilement, et équilibre la production, offrant à l'œil une pression et un volume normaux. Pour des raisons non encore bien élucidées, le drain naturel parfois s'encrasse au fil de l'existence, résistant alors à l'évacuation de l'humeur aqueuse, provoquant une montée progressive de la pression oculaire, cause première du glaucome chronique.
Pour comprendre cette photo, il faut imaginer que vous êtes un observateur microscopique posé sur le cristallin, au milieu de la pupille dilatée ; à gauche et en orangé, le cristallin. Sur la convexité de ce dernier, au sein d'une bande gris foncé apparaissent de petites zones beiges (ici 7) : voilà les procès ciliaires. Le trait bleu reproduit de gauche à droite le trajet de l'humeur aqueuse : il part d'un procès ciliaire, passe par la pupille puis devant l'iris (bande ocre clair médiane), puis finit dans le "trabeculum", sorte de filtre draînant qui apparaît comme une fine ligne légèrement sombre.
Voici une autre vue de ces fameux procès ciliaires, chez un pseudophake
- un quoi ?
oui ; phakos, en grec, veut dire lentille, et l'on dit donc qu'un œil est :
• "phake" quand il est pourvu de son cristallin, "entier", normal
• "aphake" quand il a été amputé de son cristallin (autrefois, on opérait la cataracte sans la remplacer par une prothèse en plastique)
• "pseudophake" quand il est porteur d'un cristallin artificiel.
Sous les glandules en effet, vous apercevez un arc (en plexiglas transparent), mieux visible sous le procès ciliaire central à cause d'un reflet : c'est l'une des deux pattes (aussi appelées anses, ou "haptiques") du cristallin artificiel.
Ce genre de photo n'est pas du tout facile à prendre !
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