Voici une occlusion de l'artère centrale de la rétine récente (une vingtaine d'heures) typique (œil droit) ; l'artère rétinienne vient de se boucher en arrière de la papille optique, et donc le thrombus (le bouchon) n'est pas visible. La première cause de cette cécité monoculaire brutale et absolument indolore est l'artériolosclérose ; en l'occurrence, il s'agissait d'un monsieur d'un quintal exactement (pour 1,70 m). Une cause plus rare, à laquelle il faut toujours penser mais qui survient dans un contexte tout-à-fait différent, est la maladie de Horton ; qu'il est préférable de diagnostiquer avant cette complication, et qui se soigne le plus souvent avec des corticoïdes par voie générale.
- à droite, la papille optique, d'où s'épanouit le système vasculaire rétinien
- au milieu, la macula "rouge cerise", entourée d'une aire laiteuse qui doit sa teinte à un œdème (intra-cellulaire) ; la rétine réagissant à l'anoxie (privation d'oxygène) exactement comme le cerveau.
Hélas, le pronostic de cet infarctus rétinien est catastrophique : la vue ne reviendra pas. Il faut rapidement entreprendre un bilan cardio-vasculaire afin d'éviter l'infarctus cérébral du même côté (droit) avec hémi-plégie (paralysie) du côté opposé (gauche).
Du côté gauche cette fois, cette occlusion artériolaire n'est pas celle de l'artère centrale de la rétine, mais d'une artère "cilio-rétinienne". Cet infarctus ampute la vue centrale (la macula -à droite de la photo- est noyée dans un oedème anoxique blanc), mais épargne la rétine périphérique, de couleur normale, et donc le champ visuel (péri-central, bien utile). Le thrombus (bouchon d'athérome blanc) artériolaire est bien visible (sous le trait bleu).
La vue centrale (le regard) ne reviendra pas non plus ; et le pronostic vital est engagé de la même manière.
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